Jean-Claude Viguié
L’article du 25 juin sur la construction de nouvelles et puissantes éoliennes en Grande-Bretagne est clair et instructif. Il manque cependant une donnée importante : le facteur de charge. C’est-à-dire le nombre de jours par an où elles sont censées fonctionner à leur puissance nominale. C’est une mesure de l’intermittence, donc de la disponibilité. Sur les côtes françaises, on admet qu’il est de 30 % au maximum, soit à peu près deux jours par semaine en moyenne.
Qu’en est-il en Grande-Bretagne ?
Si le vent ne souffle pas en permanence, il ne sert à rien que le vent soit plus fort et les éoliennes très puissantes. Quand le vent ne souffle pas (cinq jours sur sept ?), comment les 34 000 foyers seront-ils approvisionnés en électricité ? Avec les moyens traditionnels (charbon, gaz, nucléaire). Les éoliennes ne pourront jamais se substituer à ces derniers, seulement s’y ajouter. En clair, elles ne servent à rien. On répondra : le stockage permet de pallier l’intermittence. Sauf que dans le projet de Blyth qui nous intéresse, on ne souffle mot du moyen de stockage. En fait il n’y a pas de stockage !
Que la France soit en retard dans le déploiement d’une énergie intermittente et non pilotable paraît être un avantage plus qu’un inconvénient. L’économie de 15 milliards sur le projet français prouve bien l’irréalisme de l’appel d’offres initial.
Quand Lionel Jospin a signé le décret d’arrêt en 1997 du réacteur Superphénix, il s’est justifié sobrement : « On n’en a pas besoin… » La même réflexion conviendrait pour tous les projets de construction d’éoliennes en mer ou sur terre.
Quand Lionel Jospin a signé le décret d’arrêt en 1997 du réacteur Superphénix, il s’est justifié sobrement : « On n’en a pas besoin… » La même réflexion conviendrait pour tous les projets de construction d’éoliennes en mer ou sur terre.