Si le vent de la colère soufflait dans les bronches des éoliennes, elles tourneraient à plein régime… pour peu qu’elles soient déjà implantées. Et ça, l’association AQVA d’Anzême compte bien s’y opposer coûte que coûte.
Vendredi 27 avril, une réunion publique a fait le point sur les raisons de la colère.
Ils usent de l’humour, forcent même parfois le trait mais ça ne masque pas la colère : les anti-éoliens sont toujours vent debout contre le projet qui court depuis plusieurs années sur la commune d’Anzême (Creuse). Il y a deux ans, ils ont même créé leur association : AQVA. Agir pour la qualité de vie à Anzême.
Ses objectifs ? « Défendre la santé et la qualité de vie des habitants tout en étant attentive à la conservation du patrimoine culturel et écologique de cette commune creusoise réputée pour ses qualités touristiques. » Autant dire que son principal combat répond à tous les buts affichés.
Vendredi soir, l’association avait organisé une nouvelle réunion publique. Dans la salle des fêtes, une petite soixantaine de personnes essentiellement de la commune et quelques autres venues de Saint-Fiel et de Glénic. Pas venues ici par hasard : ces deux autres communes sont concernées par des projets éoliens. Des projets qui dérangent à plus d’un titre.
On nous cache tout, on nous dit rien
Selon la présidente de l’association, ces projets d’implantation d’éoliennes souffrent d’abord d’une réelle opacité : « une chape de plomb », même. « On sait que les premiers contacts entre le promoteur et la mairie remontent à 2015 », résume Muriel Moehring. Les études environnementales, les délibérations du conseil municipal, les autorisations d’occupation du domaine public, les données techniques… : les administrés en auraient pris connaissance à la lecture – attentive – des bulletins municipaux. « Ce sont quatre ans de silence, de dissimulation, de désinformation. »
C’est l’effet papillon
« Quels effets sur notre vie et sur nos vies ? Quels effets papillons ? », questionne ensuite la présidente. Des bienfaits économiques ? « Ils ne seront pas pour nous. L’achat de matériel, la maintenance, la production : ça ne bénéficiera pas à l’économie locale. La qualité de vie ? Là, par contre, on sera impacté. On sera directement touché au niveau de la santé, des loisirs, et du tourisme : qui viendra en vacances ici s’il y a des éoliennes ? Qui voudra acheter votre maison s’il y en a à côté ? Et au niveau écologie ? Et de l’impact visuel sur le paysage ? ».
Chacun aura son mot à dire…
« Il va y avoir une enquête publique. Elle aurait même déjà dû avoir lieu, annonce Muriel Moehring. Elle doit durer un mois et un commissaire enquêteur sera nommé pour informer et recueillir doléances et/ou approbations. Normalement, toute personne habitant dans un rayon de 6 km des éoliennes est appelée à s’exprimer mais je pense que tout monde peut donner son avis. Après, sera-t-il pris en compte ? ».
Ou pas ?
Si la date de l’enquête publique n’est visiblement pas encore connue, il en est une que l’association connaît déjà : c’est celle du 15 juin, jour de sa convocation à la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. « On est accusé de diffamation sur Internet par la société qui porte ce projet, annonce la présidente d’AQVA. On est un petit caillou mais on les gêne beaucoup. C’est vrai que notre site est hyper connu ! »
Lire : Six associations réunies dans le collectif anti-éolien SOS-Éole 23 en Creuse
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Association Agir pour la qualité de vie à Anzême