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Éditorial. En simplifiant encore un peu plus la tâche des promoteurs de l’éolien, le gouvernement poursuit un choix plus idéologique que rationnel, relève Mickaël Fonton.
Tout ça pour quoi ? Non pour produire à volonté une électricité à faible coût, mais, plus modestement, pour sauver la planète, menacée par le réchauffement climatique. Or, pour la sauver il faut diminuer nos rejets de gaz à effet de serre (notamment le dioxyde de carbone), ce qui implique de bannir ces sources d’énergie “sales” que sont les hydrocarbures et surtout le charbon et de les remplacer par ces sources d’énergie propres, illimitées et gratuites que sont le vent et le soleil. La fin, c’est bien connu, justifie les moyens. Peu importe que tout, dans cette rapide explication causale, soit contestable et même, pour ce qui est de la gratuité et de la disponibilité du vent et du soleil, grossièrement faux. Peu importe la science. Les “énergies renouvelables” (ENR, qui comprennent en théorie l’énergie hydraulique produite par nos barrages mais, dans les faits, concernent toujours l’éolien et le solaire) font office de religion des temps modernes. S’en faire le héraut est, pour un Lecornu, un Hulot ou même un Macron, l’assurance de passer pour un visionnaire et un sauveur. Quel homme politique refuserait une pareille onction ?
Jamais, pourtant, l’écart entre la réalité d’un objet et son image n’aura été si terrible, si tragique, si incompréhensible. Les principaux arguments relayés par les médias de masse, répétés sans faiblesse par la grande majorité des politiques, imprimés dans la quasi-totalité des manuels scolaires sont au mieux simplistes, au pire mensongers.
L’écologie, justement : l’éolien ne souscrit à aucun des articles du credo vert. Complètement dispersée, elle oblige à fortement développer le réseau des lignes électriques, alors que la demande globale stagne ; elle renchérit le coût de l’électricité tout en fragilisant les structures existantes ; elle coûte donc un peu plus cher à tous, pour le seul bénéfice (mais lui, considérable) de quelques-uns ; après les naufrages d’Areva et d’Alstom, elle n’a plus rien de français ; elle génère un emploi marginal et même, du fait de son coût, probablement négatif à l’échelle du pays. Elle n’est en rien, enfin, une source d’énergie modeste, à taille humaine : sa promotion est le fait de grands groupes internationaux, de banques, de fonds d’investissement, qui trouvent dans cette rente imposée aux États une lucrative source de revenus. « Il en résulte que l’avenir désirable pour les renouvelables en France est l’avenir zéro, tranche Prud’homme. La France n’a actuellement nullement besoin de renouvelables intermittents. Ils ont un coût et aucun bénéfice. En fait, chaque éolienne érigée, chaque panneau solaire installé, est un mauvais coup porté à l’économie française. » Bien sûr, la recherche avance. Ne rêvons pas : elle ne sortira pas les ENR de l’impasse. Celle-ci n’est pas circonstancielle, elle leur est largement consubstantielle.
Ceux qui voudraient savoir à quel point la France au mieux s’illusionne, au pire brade son économie et ses paysages pour des chimères, liront avec intérêt l’ouvrage incroyablement complet de Rémy Prud’homme où, même dans les plus subtiles ramifications de ces sujets parfois très complexes, l’auteur conserve une impeccable clarté, rehaussée en outre d’une pointe d’humour bienvenue.
"Le Mythe des énergies renouvelables, quand on aime, on ne compte pas", de Rémy Prud’homme, L’Artilleur, 320 pages, 20 €.