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lundi 26 mars 2018

Des citadins et des ruraux

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Les uns ont tout, les autres pas grand-chose, déplore Stéphane Chiquet, de Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire).


Dans cette France de ce premier quart de siècle, les écarts entre populations n’ont jamais été aussi importants.

En effet, tout oppose désormais cette France citadine qui a accès à tout ce que le monde moderne peut proposer à celle, rurale, qui se sent de plus en plus démunie du minimum requis. L’absence d’accès aux services publics, aux transports en commun, à la santé, à la téléphonie mobile, à l’Internet rapide pour ne citer que quelques exemples, font partie d’un quotidien d’une triste banalité pour nos ruraux. Mais comme si cela ne suffisait pas, on rend la vie plus difficile encore à leurs élus et pour une France voulant tout et son contraire, ces lieux deviennent soudainement propices à y enfouir nos déchets de la vie moderne et à toutes les nuisances de nos modes de transport tant aérien que ferroviaire. Le leitmotiv étant que nous devons tous fournir un effort. Mais pour ces gens, n’est-ce pas la goutte de trop ? Sont-ils condamnés à être les laissés-pour-compte de l’égoïsme de certains ? On veut bien vivre dans une métropole et prendre l’avion, mais sans les inconvénients de l’aéroport. Donc, on exige égoïstement qu’il soit construit loin, très loin, sans se préoccuper de savoir si cela gênera une population qui, elle, n’aura peut-être jamais l’occasion d’en prendre un.

On veut voyager de plus en plus vite pour passer son week-end hors de l’Ile-de-France ou d’une grande ville et l’on exige là aussi un TGV pour gratter quelques minutes supplémentaires. Qu’importe si cela doit se faire en bétonnant à outrance et si les riverains de ces lignes doivent en subir de lourdes conséquences.

On veut de l’électricité, mais avec des centrales, des éoliennes et des centres de déchets loin de son regard. Donc, une fois de plus chez les ruraux. Pour les mécontents et autres impactés, on leur rétorque que ces lieux sont parfaits et parfaitement sécurisés. Mais si cela est le cas, Paris et sa région qui sont assis sur un sol grouillant de galeries pourraient alors être aussi un lieu idéal de stockage. On veut, « must du must », des voitures électriques, mais qui se soucie de leurs batteries lithium-ion aux composants très polluants à extraire ? Personne, puisque tout cela a lieu en partie en Afrique et loin de tout regard.
Ne serait-il pas temps que, tous, nous prenions enfin conscience de cet état ?

Stéphane Chiquet, de Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire)