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dimanche 14 janvier 2018

Aisne : Vent de colère à Armentières


Armentières-sur-Ourcq - Un projet d’éolien surprise irrite la population et le châtelain. Mais pas le maire de la commune voisine.

Et de cinq. Après l’installation d’éoliennes à Leury-Cuffies et à Perles et deux projets accordés à Chouy et Mongru-Saint-Hilaire, voilà qu’un nouveau projet se dresse sur la route des anti-éoliens.

Cette fois, c’est le mât de mesure des vents, implanté pour deux ans par la société Nordex dans la commune de Rocourt-Saint-Martin, qui agite la communauté associative des anti-éoliens dans ce secteur du château d’Armentières et de la Hottée du Diable, deux éléments remarquables du patrimoine local.

Une énergie instockable

« L’éolien, mais ça ne sert à rien. Déjà, il n’y a pas de vent tous les jours. Résultat, il faut continuer à utiliser le nucléaire, argumente Régine Le Courtois-Nivart, présidente depuis 4 ans de l’association A3PES (Association pour la Promotion et la Préservation des paysages et de l’environnement du Soissonnais). Vous avez vu comment ça se passe en Allemagne ? Ils maintiennent leurs centrales à charbon pour compenser le manque de vent. Et le charbon est responsable de plus de problèmes de santé que le nucléaire. Ce n’est pas un bon projet, l’éolien ; et on ne peut pas stocker l’électricité produite par les éoliennes. Enfin, le tarif de rachat de l’électricité n’est garanti que pour une dizaine d’années. Et après ? » questionne la présidente.

Des projets surprise, et démesurés

Autant d’arguments qui ne laissent pas indifférents les riverains. Parmi eux, le châtelain d’Armentières. Irrité à son tour de voir débarquer sans prévenir ce mât de mesure des vents. « En me promenant il y a quelques semaines, j’ai été surpris de voir un mât d’étude aux limites d’Armentières, Rocourt et Coincy-l’Abbaye, informe François Kerekes. Là encore, comme pour l’implantation des éoliennes de Montgru, aucune information préalable, la mauvaise surprise d’un projet établi dans notre dos et en visibilité du château. » Pour le propriétaire, l’un des principaux arguments à l’encontre de l’éolien est le suivant : « ce projet présente bien des inconvénients pour notre terroir ; il est inadapté à notre bâti car chaque engin est disproportionné. Chaque mât mesure 180 mètres de haut, aussi grand qu’une tour de 50 étages coiffée d’une «nacelle» grosse comme un autobus ». François Kerekes qui n’hésite pas à parler de « massacre de nos paysages » s’inquiète aussi d’un « risque en termes de sécurité » et, selon lui, «les accidents peuvent survenir en cas de mini-tornades qui sont assez fréquentes localement» rappelle-t-il.

Les anti-éoliens ont déjà déposé un recours pour sauver la zone Rocourt-Saint-Martin/Armentières-sur-Ourcq d’un possible parc de 4 à 6 éoliennes – c’est ce qui est prévu. Et rappellent que des victoires ils en ont déjà obtenu comme l’abandon des projets d’Acy, Serches, Ciry et Couvrelles. Une pétition est en ligne (1) . La question est loin d’être close puisque la présidente d’A3PES informait en début de semaine qu’une réunion publique devait se tenir le 22 janvier, à 19h. Là, il s’agit de concerter et questionner la population et les différents acteurs sur une extension du projet éolien de la Picoterie sur la commune de Charly-sur-Marne. La réunion se tiendra à la salle polyvalente d’Essômes-sur-Marne.