http://lepeuple.be/energies-renouvelables-la-science-sexprime/80885
17/04/17
Un éminent scientifique français spécialisé dans les questions énergétiques, Bernard Durand [1], a publié récemment une étude sur les énergies renouvelables intermittentes (éolien et photovoltaïque) en Europe. Chiffres à l’appui, il démontre que les énergies renouvelables ne tiennent aucune de leurs promesses, qu’elles soient climatiques, économiques ou géostratégiques. En effet, elles ne diminuent pas (ou peu) les émissions de CO2, elles augmentent fortement la facture électrique et elles renforcent la dépendance vis-à-vis des importations d’énergies fossiles.
Les points clefs de cette étude
Depuis environ 15 ans, la plupart des pays d’Europe s’efforcent à des degrés divers d’augmenter la part des énergies renouvelables intermittentes (EnRI), essentiellement l’éolien et le photovoltaïque, dans leur production d’électricité. Les raisons invoquées sont de réduire les émissions de CO2 et d’accroître l’indépendance énergétique.
L’étude d’un groupe de 15 pays d’Europe de l’Ouest, à peu près homogène sociologiquement, technologiquement et économiquement, montre que les résultats de cette politique sont lamentables :
1 - Lorsque dans certains pays, les émissions de CO2 de la production électrique ont diminué, c’est avant tout grâce au remplacement de vielles centrales au charbon par des centrales au charbon ou à gaz modernes qui produisent moins de CO2 – pas grâce aux EnRI. En réalité, les seuls pays à avoir des émissions faibles sont ceux dont le mix électrique repose principalement sur l’hydraulique ou sur le nucléaire ; ceux-ci n’ont pas besoin d’EnRI pour abaisser leurs émissions.
17/04/17
Un éminent scientifique français spécialisé dans les questions énergétiques, Bernard Durand [1], a publié récemment une étude sur les énergies renouvelables intermittentes (éolien et photovoltaïque) en Europe. Chiffres à l’appui, il démontre que les énergies renouvelables ne tiennent aucune de leurs promesses, qu’elles soient climatiques, économiques ou géostratégiques. En effet, elles ne diminuent pas (ou peu) les émissions de CO2, elles augmentent fortement la facture électrique et elles renforcent la dépendance vis-à-vis des importations d’énergies fossiles.
Les points clefs de cette étude
Depuis environ 15 ans, la plupart des pays d’Europe s’efforcent à des degrés divers d’augmenter la part des énergies renouvelables intermittentes (EnRI), essentiellement l’éolien et le photovoltaïque, dans leur production d’électricité. Les raisons invoquées sont de réduire les émissions de CO2 et d’accroître l’indépendance énergétique.
L’étude d’un groupe de 15 pays d’Europe de l’Ouest, à peu près homogène sociologiquement, technologiquement et économiquement, montre que les résultats de cette politique sont lamentables :
1 - Lorsque dans certains pays, les émissions de CO2 de la production électrique ont diminué, c’est avant tout grâce au remplacement de vielles centrales au charbon par des centrales au charbon ou à gaz modernes qui produisent moins de CO2 – pas grâce aux EnRI. En réalité, les seuls pays à avoir des émissions faibles sont ceux dont le mix électrique repose principalement sur l’hydraulique ou sur le nucléaire ; ceux-ci n’ont pas besoin d’EnRI pour abaisser leurs émissions.
2 - Le prix de l’électricité payé par les ménages a augmenté de façon directement proportionnelle aux capacités installées d’EnRI. Comme le démontre le graphique ci-contre, l’augmentation de la facture d’électricité est deux fois plus élevée pour un pays ayant deux fois plus d’énergies renouvelables intermittentes.
3 - Sauf dans les pays ayant beaucoup d’hydroélectricité ou de nucléaire, le développement des EnRI nécessite, pour gérer leur intermittence, d’avoir en soutien (« back-up ») de grandes capacités de centrales à charbon et/ou à gaz. Afin de balancer les fluctuations imprévisibles des EnRI, ces centrales thermiques doivent fonctionner à des régimes réduits où leur rendement est mauvais ; cela génère d’importantes émissions de CO2.
Mais cela lie aussi le développement des EnRI à la disponibilité des combustibles fossiles. Or en Europe, leur production est en déclin rapide. En augmentant les EnRI, la production électrique devient donc encore plus dépendante des importations de charbon et de gaz.
4 - Si le Danemark a pu diminuer ses émissions de CO2 avec des éoliennes, ce n’est que grâce à ses voisins. En effet, ceux-ci lui achètent (à bas prix) les excédents de sa production éolienne par vent fort, et lui fournissent de l’électricité (au prix fort) quand le vent est insuffisant.
La Suède et la Norvège utilisent l’électricité danoise pour conserver dans leurs barrages l’eau avec laquelle ils génèrent l’électricité qu’ils lui revendent par faible vent. Quant à l’Allemagne, elle arrête des centrales au charbon quand le Danemark lui fournit de l’électricité, et les rallume quand il est demandeur : ainsi la consommation électrique danoise génère beaucoup plus de CO2 que sa production !
Par contre, dans des pays électriquement isolés comme l’Irlande et l’Ile d’El Hierro (voir notre article), l’éolien ne peut que faiblement diminuer les émissions de CO2 au prix de stockages ruineux.3 - Sauf dans les pays ayant beaucoup d’hydroélectricité ou de nucléaire, le développement des EnRI nécessite, pour gérer leur intermittence, d’avoir en soutien (« back-up ») de grandes capacités de centrales à charbon et/ou à gaz. Afin de balancer les fluctuations imprévisibles des EnRI, ces centrales thermiques doivent fonctionner à des régimes réduits où leur rendement est mauvais ; cela génère d’importantes émissions de CO2.
Mais cela lie aussi le développement des EnRI à la disponibilité des combustibles fossiles. Or en Europe, leur production est en déclin rapide. En augmentant les EnRI, la production électrique devient donc encore plus dépendante des importations de charbon et de gaz.
4 - Si le Danemark a pu diminuer ses émissions de CO2 avec des éoliennes, ce n’est que grâce à ses voisins. En effet, ceux-ci lui achètent (à bas prix) les excédents de sa production éolienne par vent fort, et lui fournissent de l’électricité (au prix fort) quand le vent est insuffisant.
La Suède et la Norvège utilisent l’électricité danoise pour conserver dans leurs barrages l’eau avec laquelle ils génèrent l’électricité qu’ils lui revendent par faible vent. Quant à l’Allemagne, elle arrête des centrales au charbon quand le Danemark lui fournit de l’électricité, et les rallume quand il est demandeur : ainsi la consommation électrique danoise génère beaucoup plus de CO2 que sa production !
Une catastrophe pour la France… et pour la Belgique !
Si la politique de développement intensif des EnRI est guidée par des motivations climatiques, comme le prétendent les milieux politiques et les médias, c’est une grave erreur : elle ne réduira pas les émissions de CO2. Qui plus est, en France où les émissions sont déjà de loin les plus faibles de tous les grands pays industrialisés, elle les fera même augmenter. Elle y fera aussi exploser le prix de l’électricité pour les ménages et rendra le pays beaucoup plus dépendant de ses importations de charbon et de gaz.
Cette politique énergétique anéantira également l’avantage qu’a la France de pouvoir, grâce à ses centrales nucléaires, mettre en place une mobilité électrique peu émettrice de CO2. Or cet acquis est précieux, étant donnée les incertitudes sur la disponibilité future du pétrole et la diminution de la production pétrolière européenne (baisse de 50 % depuis 2000).
Ces conclusions sont tout aussi vraies pour la Belgique, où les écolos veulent remplacer l’énergie nucléaire par de l’énergie doctrinaire – éoliennes et des panneaux photovoltaïques !
Bref, une arnaque ruineuse !
Dans son étude détaillée, Bernard Durand apporte, au moyen de données tirées de sources reconnues, les preuves irréfutables que les énergies renouvelables intermittentes (EnRI) sont une arnaque ruineuse : elles n’ont que peu ou prou d’impact sur les émissions de CO2, elles font exploser la facture électrique et elles renforcent la dépendance vis-à-vis des importations de charbon et de gaz.
Et comme le montre notre précédent article, ces EnRI ne se peuvent se développer qu’au prix d’infâmes magouilles. Quand donc nos nigauds de politiciens et journalistes bien-pensants arrêteront-ils de soutenir ces énergies calamiteuses ?
Pour plus d’informations, lire l’excellente étude de Bernard Durand.
[1] Bernard Durand, l’auteur de cette étude, est un ancien directeur de la division Géologie-Géochimie de l’IFPEN, puis de l’ENS de Géologie, et ancien président du Comité Scientifique de l’European Association of Geoscientists and Engineers. Il est l’auteur de plusieurs livres sur les questions énergétiques.