Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

samedi 10 mars 2018

Ardennes : Débat musclé entre les «pro» et «anti» éoliennes, à Rethel

http://www.lardennais.fr/79387/article/2018-03-08/debat-muscle-entre-les-pro-et-anti-eoliennes-rethel

Le débat de Nature et Avenir consacré aux éoliennes était musclé, ce mercredi à l’hôtel de ville. On compte les points.

« Arrêtez de nous servir votre soupe ! » Un petit quart d’heure aura suffi pour que certains des 150 participants à la conférence-débat de Nature et Avenir élèvent la voix, ce mercredi à l’hôtel de ville. Les intervenants du jour, Christel Sauvage, présidente de l’Agence locale Energie Climat et PDG de l’exemplaire parc éolien citoyen des Ailes des crêtes, ainsi que Thomas Gilbaud, qui travaille pour le fabriquant d’éoliennes Enercon, auront à peine eu le temps de se présenter.

1-0 Une vision globale
Mais la présentation leur a permis de marquer un point, appuyés par le président de Nature et Avenir, Claude Maireaux qui a insisté : « Il ne peut y avoir d’autonomie énergétique sans valoriser toutes les énergies renouvelables». 
Ce qui implique notamment la géothermie, l’hydroélectrique, le photovoltaïque, la méthanisation et... l’éolien. Cette vision globale, défendue par Christel Sauvage, la prémunit déjà de plusieurs attaques à venir, notamment l’impossibilité de stocker l’énergie produite par les éoliennes : « Il faut d’abord arrêter de gaspiller l’énergie. Ensuite, on peut en réguler la production, notamment en combinant avec la méthanisation, car l’activité de ces centrales est modulable. Un modèle énergétique 100% renouvelable, c’est possible. » Une bien belle introduction, tout en douceur.


1-1 Co2 sans frontières
« L’éolien produit vient rogner sur la part des énergies produites par les centrales à fuel lourd. C’est intéressant de faire diminuer nos émission de Co2 », embraye Christel Sauvage. Elle s’expose à l’égalisation express de Philippe Lebé, président du collectif de défense du Mont des Quatre-Faux, qui crie au fond de la salle : « Pardon mais le Co2, c’est mondial ! Et la France représente 0,6 % du Co2 mondial ! » Imparable.

2-1 Une vraie ressource locale
Les défenseurs de l’éolien sont alors soumis à plusieurs répliques cinglantes : «Les éoliennes, on les met chez nous parce qu’on est pauvres !». « Les Ardennes ont dépassé leur quota. » « En Aquitaine, il y a du vent mais pas d’éoliennes ! » Mais c’est la contre-attaque qui fait mouche. « En Aquitaine les vents sont violents et irréguliers. Il faut tout l’inverse pour l’éolien, nous l’avons dans les Ardennes (...) Et ça se passe en zone rurale comme pour l’agriculture et l’alimentation », explique Christelle Sauvage. Un peu comme le photovoltaïque dans le Sud de la France, elle présente l’éolien comme la solution locale, génératrice de ressources pour le territoire. Thomas Gilbaud ajoute qu’«il faut des zones rurales et un habitat dispersé ». Et que, comme l’habitat et les terrains varient en fonction des régions, il devient même « impossible de déterminer une règle homogène dans un territoire hétérogène ».

2-2 Et la valeur des maisons ?
C’est à ce moment que les anti-éoliens réagissent. Une habitante avance que «si le vent ou le soleil sont des ressources collectives, leurs revenus devraient l’être également... » Un autre que 3,9 % de l’électricité produite pour des paysages défigurés est un prix trop cher à payer. Ils réduisent implacablement la marque : « Nos habitations vont perdre de la valeur ! », « Je peux vous le certifier, j’ai vendu ma ferme récemment », abondent deux autres participantes. Bien démuni, Thomas Gilbaud rétorquera que « c’est de toute façon le rôle des agences immobilières de faire baisser les prix pour augmenter le nombre de transactions... » Insuffisant.

2-3 Une gestion publique défaillante
Claude Maireaux l’avait expliqué en début de réunion : « Nous avons contacté la DDT, la DREAL, la préfecture, la sous-préfecture (...) personne ne nous a répondu (...) personne n’est venu ». Dommage. Car les attaques ont fusé : «L’avis des commissaires-enquêteurs ne compte pas puisque quand ils sont négatifs, la préfecture peut valider quand même ! », « Les zones rurales sont abandonnées ! ». Christel Sauvage, elle-même, a fini par donner raison aux accusateurs en donnant son avis : « Les intercommunalités connaissent mieux leurs propres besoins et sont plus proches des habitants, elles auraient dû garder la main. (...) Je déplore l’opacité dans laquelle certains projets éoliens se montent ». Appuyé par d’autres, Philippe Lebé enfonce le clou : « les contrats actuels n’obligent les constructeurs éoliens qu’à retirer les fondations des éoliennes à un mètre de profondeur. Pourquoi en ferait-il davantage ? » Les locaux craignent logiquement le pire lorsqu’il s’agira de démonter ces machines, qui ont une espérance de vie variant entre 15 et 20 ans. Thomas Gilbaud va même marquer contre son camp en affirmant que « c’est aux citoyens de se mobiliser pour se faire entendre auprès des constructeurs ».

3-3 Non, tout n’est pas permis
Ayant pris la main, les anti-éoliens tentent alors de remporter le match. « C’est la volonté de faire de l’argent qui triomphe en dépit du bon sens en attirant des financements de tous les horizons. » Mais Christel Sauvage rappelle que « La loi impose aux constructeurs de provisionner 50 000 euros à la caisse des dépôts et consignation pour le démontage complet de chaque éolienne, dont 90 % est recyclable ». Quant aux expertises « douteuses », Thomas Gilbaud fait valoir ses connaissances techniques. « Les études environnementales pour un constructeur, ça coûte 100 000 euros en moyenne, ce n’est pas fait à la légère et c’est déterminant à l’arrivée. (...) Il en va ensuite de la réputation des bureaux d’études. C’est dans leur intérêt de réaliser les contrôles avec sérieux, selon des protocoles très précis qui ont été établis par la préfecture (...)
» Et Christel Sauvage de citer 16 parcs éoliens qui se sont vu refuser leur permis de construire, ainsi que 8 abandons spontanés par des sociétés. Une belle défense qui mérite l’égalisation.

Prolongations

Aucun camp n’a gagné de points en évoquant deux autres sujets majeurs, l’emploi et la santé. « On ne monte pas une filière en claquant des doigts. Cela prend du temps. Mais ma société créera bientôt des emplois à Rethel », a insisté Thomas Gilbaud. Tout en reconnaissant que les pièces d’éoliennes sont très majoritairement fabriquées à l’étranger, en Europe, voire en Asie.
En matière de santé, une habitante a avancé un rapport de l’académie de médecine démontrant une hausse des problèmes cardiaques à proximité d’une éolienne, ainsi que la tendance des animaux à aller s’abreuver ailleurs que dans les eaux qui en sont proches. Thomas Gilbaud et Christel Sauvage ont répondu que ce mal existait en évoquant un « effet nocebo », inverse de l’effet placebo, et purement psychologique… Dans un sens ou dans l’autre, tout reste à démontrer.